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La honte : se libérer de ses blessures pour apprendre à s'aimer

Il est des émotions que l’on tait plus que toutes les autres. Des émotions qui rampent, se cachent, se masquent derrière le contrôle, la perfection, ou la discrétion.


La honte en fait partie.


La honte n’a pas de mots. Elle brûle. Elle glace. Elle enferme. Elle fait croire que quelque chose en nous est fondamentalement “trop” ou “pas assez” — trop sensible, pas assez digne, trop différent, pas assez conforme.

Elle ne parle pas de ce que nous avons fait, mais de ce que nous pensons être. Elle colle à la peau, se loge dans le corps, dans la posture, dans le regard fuyant.


Je me souviens de cette personne que j’ai accompagnée, qui disait ne jamais avoir eu “vraiment honte”, mais qui ne pouvait pas soutenir un regard trop direct, ni exprimer un désir sans se justifier. Elle portait en elle des années de silences imposés, d’humiliations voilées, de non-dits familiaux. À force de ne pas avoir été accueillie dans ce qu’elle ressentait, elle avait fini par douter de sa propre valeur.

La honte avait fait son nid, silencieuse mais tenace.


La honte naît souvent très tôt. Elle s’infiltre dans les regards qui jugent, dans les mots qui comparent, dans les gestes qui rejettent. Elle prend racine dans un climat où l’enfant ne se sent pas pleinement accueilli. Et pour survivre, il apprend à se plier, à se cacher, à s’oublier.


À force de vouloir être aimé, il renonce à être lui-même.


Mais voilà : ce qui n’a pas été vu ne disparaît pas. Ce qui a été tu demande à être entendu. La honte ne crie pas. Elle murmure, elle oppresse, elle empêche d’avancer, d’aimer, de créer. Elle sabote, en douce.


Elle fait croire que l’on ne mérite pas mieux. Et, insidieusement, elle isole.

Alors vient le moment, souvent en pleine transition de vie, où ce qui a été étouffé demande à sortir. Non pas pour accuser, mais pour être reconnu. Traverser la honte ne se fait ni dans la lutte ni dans le rejet. Cela demande de la douceur, de la patience, un regard aimant — souvent un regard extérieur bienveillant, qui n’est plus celui du passé.


Un regard qui ne juge pas. Qui accueille.

Dans mon accompagnement, la honte se montre souvent en creux : dans un besoin excessif de contrôle, dans la difficulté à recevoir, à être vulnérable, à se sentir légitime. Peu à peu, en posant des mots, en accueillant l’histoire familiale, les loyautés invisibles, les événements qui ont laissé des traces, quelque chose peut se relâcher.


On découvre alors que la honte est "partagée".


Qu’elle a souvent été transmise, portée, projetée.

Et qu’en la regardant en face, sans la nourrir, on peut peu à peu retrouver sa dignité.


Retrouver sa dignité, c’est se réconcilier avec son humanité.


C’est reconnaître que l’on est digne d’amour, même avec ses blessures, ses zones d’ombre, ses imperfections.

C’est remettre de la lumière là où, trop longtemps, il n’y avait que silence.

Et paradoxalement, c’est souvent dans la rencontre avec cette part de nous que l’on craignait le plus… que l’on découvre notre plus grande force.


Celle de pouvoir, enfin, se choisir.




N'oublie pas d'être bienveillant.e avec toi. Avec amour, Béatrice

 
 
 

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