Et si tout commençait par nous, les mamans?

Quand j’étais jeune maman, je n’étais pas sur les réseaux. Je pensais qu’il fallait que je m’occupe surtout de mes enfants, que tout tournait autour d’elles : leurs besoins principaux, bien manger, bien dormir. J'avais acheté une tonne de livres car j'avais conscience que je devais les aider à grandir d'une autre façon que la mienne. Malheureusement, prise dans la charge du quotidien, je n'ai jamais réussi à vraiment les exploiter au moment où j'en avais besoin.

Je passais mon temps à chercher des solutions pour transformer ce qui, selon moi, n’allait pas.

Mais ce que je n’avais pas encore compris, c’est que c’est en prenant soin de moi que je pouvais vraiment prendre soin d’elles. Mais ça, c'était impossible pour moi.

Prendre soin d'elles, à l'époque, pour moi, c'était leur apporter les premiers soins, les nourrir. Je faisais attention aux produits que je passais sur leur peau, à leur offrir une nourriture saine et équilibrée, à ce qu'elles dorment suffisamment, etc. Mais j'avoue que je ne jouais pas beaucoup avec elles car j'étais toujours occupée à organiser le quotidien. Et puis quand venait le moment de me poser, j'étais tellement fatiguée, que je n'étais pas disponible.

Alors comme beaucoup de mamans, j'étais là, mais je n'étais pas là.

Je croyais bien faire. Je voulais que tout soit parfait, que mes filles manquent de rien, qu’elles se sentent aimées, qu'elles grandissent bien.

Mais à force de vouloir tout gérer, tout anticiper, j’ai fini par oublier que la perfection n'allait pas les rendre plus heureuses. Que "mon absence" n'allait pas les aider à se sentir entourées, protégées. Je ne savais pas que ma présence (la vraie) était le plus important.

Je n'étais pas présente pour elles, mais je ne l'étais pas davantage pour moi.

Je faisais ce qu'il y avait à faire. Mais je ne me demandais pas si j'allais bien à l'intérieur. En mode guerrière, j'avançais et je relevais les défis qui se présentaient, comme je le pouvais. Cette période est tellement dense et énergivore.

Et il suffit d'avoir plusieurs enfants pour passer vraiment à côté de nous-mêmes.

Et même à coté d'eux...

J’avais l’impression d’assurer, de tenir bon, mais à l’intérieur… je m’éloignais de mes vraies valeurs.

Un jour, je me suis aperçue que ce que je vivais avec elles n'avait rien à voir avec ce que j'aurais voulu vivre. Je voulais leur apporter de l'amour mais je n'étais pas vraiment en lien avec elles, je voulais les rassurer mais je n'étais jamais vraiment rassurée moi-même, je voulais qu'elles apprennent mais je n'étais pas patiente avec elles. Je voulais qu'elles puissent gérer leurs émotions mais j'étais incapable de gérer les miennes.

Je ne pouvais pas leur offrir ce que je ne m’offrais pas à moi-même. Ni la patience, ni l'amour, ni la douceur, ni la paix.

Et puis un jour tout a basculé. J’étais tellement épuisée que mon corps a craqué.

C'est comme si la vie cherchait à réaligner ce qui ne l'étais pas en moi.

Alors j'ai du arrêter de vouloir tout contrôler. J’ai dû m'asseoir sur mes principes de "bonne maman". J'ai appris à me poser, à ralentir, à prendre le temps de prendre soin de moi. Je me suis vraiment regardée en face :

Et là je n'ai pas aimé ce que j'ai vu.

Mais c'est aussi à ce moment là que j’ai découvert comment prendre soin d'elles.

Petit à petit, j’ai compris que c'est quand on se sent vraiment en paix, en amour, en lien avec nous mêmes qu'on peut être vraiment présente à l'autre.

Et si le changement qu’on souhaite pour nos enfants commençait d’abord à l’intérieur de nous ?

Aujourd’hui, c’est ce chemin que j’ai envie d’offrir : celui d’un retour à soi, d’un espace pour se reconnecter à nos propres ressources, à l'essentiel, à nos vraies valeurs. C'est là qu'on redonne à nos enfants la liberté de grandir autrement.

N'oublies pas d'être toujours bienveillant.e avec toi! Avec amour, Béatrice